Qu'est la
PREMIÈRE EXPÉDITION PANAMERICAINE INTÉGRALE
et son épilogue européen ?
La Première Expédition Panaméricaine Intégrale (1982-1996) a ses racines dans deux prémisses.
Une prémisse est que parcourir le Continent Américain, avec la variété et la magnificence de ses traits physiques, c'est comme parcourir un théâtre représentant fidèlement tous les traits de tous les autres continents; la prémisse que le Continent Américain vaut, en fait, non seulement autant, sinon plus que n'importe quel autre continent, et qu'il est, par conséquent, le meilleur reflet de la planète entière en tant qu'entité physique.
L'autre prémisse est que se remémorer les événements humains survenus au long de millénaires innombrables et observer l'activité humaine d'aujourd'hui sur ce Continent Américain, c'est comme se remémorer et observer les événements de l'essor de l'humanité toute entière.
Ces deux prémisses peuvent se combiner facilement en une seule: qu'un voyageur venu d'une autre planète acquerrait une compréhension assez exacte de la vie sur la Planète Terre en visitant uniquement le Continent Américain.
La Première Expédition Panaméricaine Intégrale se résume par son nom même: c'est la première expédition d'une telle envergure d'études multi-disciplinaires, sur une étendue géographique panaméricaine aussi vaste et détaillée.
C'est ainsi que son itinéraire, de 390.000 kilomètres, zigzague avec amplitude entre Ellesmere, dernière terre avant le Pôle Nord, et Tierra del Fuego, dernière terre avant l'Antarctique; entre les océans Atlantique et Pacifique; entre 1.000 mètres au-dessous du niveau de la mer et 6.130 mètres là-haut, parmi le soufre et la neige dans les Andes.
C'est ainsi que ses études, observations, commentaires sont comprimés d'une façon très dense en 4.845 pages dactylographiées (à simple interligne), et documentés par environ 14.500 photographies; à lui seul, l'index chronologique des 13 ans et 3 mois ininterrompus du parcours effectué - habituellement en camionnette à quatre roues motrices, mais aussi en pirogue, à cheval, en hélicoptère, etc. - exige 82 pages.
Désirez-vous une illustration concise des messages cryptiques enfouis dans les écrits vikings en Amérique? Vous intéressez-vous à l'ingéniosité de l'humanité telle qu'elle se manifeste dans des douzaines de procédés industriels? Frémirez-vous en pensant aux tragédies de la découverte du Passage du Nord-Ouest, entre l'Atlantique et le Pacifique, là-haut, dans le nord lointain, ou aux tragédies du peuplement du Détroit de Magellan, entre l'Atlantique et les Mers du Sud, là-bas, dans ce lointain sud? Avez-vous assez de courage pour affronter ce qui se passe avec des pommes, du blé, quand ceux-ci sont (mal)"traités" pour les délices de votre palais? Désirez-vous découvrir un pays avec deux capitales et un pays sans nom? Aimeriez-vous un pèlerinage au long des premiers pas de Colomb, Cortés, Pizarro, et autres explorateurs célèbres en Amérique? Avez-vous jamais considéré que l'incapacité d'assimiler des concepts est un problème bien plus grave que l'incapacité de lire?
L'essor de l'humanité sur le Continent Américain, tel que vu au travers de 169 sites archéologiques; la familiarisation avec le monde des vers de terre, des éponges, des lumières circumpolaires, des homards bleus, des particules sous-nucléaires, des émeraudes - de la mine aux falsificateurs; avec la vie quotidienne telle qu'elle est réellement dans beaucoup de sociétés; et avec des centaines, des milliers de sujets également divers et fascinants, tout cela fait partie des Chroniques de la Première Expédition Panaméricaine Intégrale.
Des épisodes d'"aventures" n'ont jamais été le but de l'Expédition mais sans aucun doute sont devenus une partie de sa réalité; trébucher neuf jours à pied à travers une forêt vierge; rouler sur l'Océan Arctique gelé, laissant le continent derrière soi; forcer son passage à travers le Bassin Amazonien vers la légendaire Manaos et au-delà; dormir dans la camionnette de l'Expédition avec 13°C au-dessous de zéro à l'intérieur et 40°C ou F (c'est la même chose)au-dessous de zéro dehors; se voir sous la menace d'armes à feu; être immobilisés par une avarie du véhicule là où il est légalement impossible de la réparer; braver la dengue, la fièvre jaune, deux formes de paludisme; et bien plus.
Le moment temporel de cette Expédition dans le cours des siècles est assez approprié, impératif même.
C'est maintenant le moment où, pour la première fois et pour une courte durée, l'Amérique possède concomitamment l'éventail complet entre les deux extrêmes les plus dissociés de l'évolution humaine, depuis des tribus paléoxyliques jusqu'à des explorateurs cosmiques, cette Expédition ayant eu l'occasion de connaître les deux. Il n'y a pas longtemps, les explorateurs cosmiques n'existaient pas; dans peu de temps, les tribus primordiales n'existeront plus.
C'est aussi maintenant le moment où l'Amérique possède emcore, pour une dernière fois, une certaine diversité de groupes humains, chacun avec sa manière de vivre propre, et quelques endroits vierges résiduels; mais les groupes sont laminés sans répit en un anonymat passif et uniforme, et les endroits vierges sont oblitérés sans répit par la montée de la marée humaine. Ainsi, bientôt il aurait été trop tard.
En outre, il se trouve que cette Expédition coïncide avec le Quincentenaire de la dernière découverte de l'Amérique.
Ainsi furent la substance, les circonstances, le cadre temporel de la Première Expédition Panaméricaine Intégrale. L'esprit qui lui a servi de base peut s'illustrer en citant le premier prologue (de trois) des Chroniques:
"Si nous écrivions 'l'eau est mouillée', quelqu'un, quelque part, sans aucun doute, se dresserait haut sur ses pieds, pointerait son doigt vers le ciel et argumenterait qu'il en est autrement.
"Avec ces Chroniques, indifférentes qu'elles sont aux dogmes sacrés si ce que nous avons appris diffère de ces dogmes, nous aurons, sans le moindre doute, des meutes de dissenteurs nous glapissant leurs critiques - de doctorales à railleuses.
"Et pourtant, nous n'avons pas passé tant d'années d'énergie pour seulement répéter une fois de plus les stéréotipes habituels.
"Ces Chroniques sont une relation sans entorses de ce que nous avons vraiment vu, vraiment lu, vraiment entendu. Si des glapissements, offensés ou méprisants, il doit y avoir, qu'il y en ait.
"Les photographies suivent la même philosophie. Sans retouches, elles montrent les choses telles que celles-ci sont en vérité.
"Ceux qui se décideraient à suivre nos pas trouveraient ce que nous avons trouvé.
Les époux Pachta."
Ah oui, une bibliographie de quelques 330 livres et 360 autres sources fait aussi partie de la Première Expédition Panaméricaine Intégrale.